Résumé de l'histoire :
Patty Diphusa , star
internationale du porno, dévoile à un directeur d'une revue branchée, ses déboires. Drogue, sexe, virées nocturnes rythment sa vie à Madrid, capitale au coeur bouillonnant, havre de prédilection
des marginaux.
Mon avis :
Patty Diphusa, la Vénus des lavabos est un recueil de textes que le réalisateur de "Talons Aiguilles",
"Parle avec elle", "Volver", Etreintes brisées", pour ne citer que quelques-uns des chefs-d'oeuvre du maître espagnol, a publiés dans diverses revues entre 1985 et 1989.
Double féminin de Pedro Almodóvar, Patty Diphusa est l'incarnation même d'une époque, la Movida. Mouvement des
années 80 en Espagne, ce courant célèbre le renouveau, la jeunesse, la libération des mœurs et fait suite à la fin de la dictature franquiste. La Movida a indéniablement marqué la culture
espagnole, lui insufflant vitalité et exubérance, modernisant et propulsant l’Espagne au rang de puissance européenne incontournable. Pedro Almodóvar tout comme son héroïne incarne cette liberté.
Le cinéaste espagnol se met dans la peau de l’actrice. Patty est indéniablement dans la droite lignée des personnages qu'affectionne tant le cinéaste. Madrid, personnage à part entière, dépeint
parfaitement l'esprit déjanté de cette ville tentaculaire qui nous rappelle si bien l'univers très personnel de Pedro Almodóvar.
En plus des textes écrits sous l'identité de Patty, Pedro Almodóvar a également écrit des nouvelles ou des
essais pour divers quotidiens, également repris dans cet ouvrage. On y découvre les inspirations du cinéaste, son parcours, ses débuts. Le loufoque, le bariolé, l’étrange, sujets favoris du
réalisateur se trouvent également au cœur de ses intérêts d’auteur.
Le recueil se clôt par quelques textes burlesques de Pedro Almodóvar, regroupés sous le titre un tantinet
provocateur : "Conseils pour devenir Cinéaste de renommée internationale" ainsi que par une confrontation entre l'écrivain et son double, une interview menée par le personnage qui cherche à se
connaître à travers son auteur.
Avec Patty Diphusa, la Vénus des lavabos, Pedro Almodóvar continue à cultiver le mystère. Avec ce premier
roman, il signe un ovni, à l'image de la démesure du cinéaste. Dommage que les choses partent un peu dans tous les sens et qu'on ne retrouve pas l'orfèvrerie avec laquelle il construit si
talentueusement ses scénarii.
Si vous avez lu ce livre, n'hésitez pas à réagir, à laisser vos commentaires et à partager votre point de
vue.
Paris, le 17 Août 2011