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C'est avec beaucoup de bonheur que je vous ouvre les portes de mon jardin secret. J'espère que vous aurez grand plaisir à vous y perdre et à partager l'amour des mots et celui de la poésie.

Je vous souhaite un bon voyage !

Vanessa

A méditer ...

  La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent.

Albert Camus

14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 16:23
Ainsi nous allons et nous venons
dans les demeures de la nuit
locataires provisoires
hôtes de l'instant
face au ciel
face au vide

Tu es partout
Tu as tout envahi
Tu ne laisses plus rien en-dehors de ta présence
Tu appartiens à la joie comme à la douleur
Tu te tiens sur tous mes chemins : tu ne me les interdis pas : tu me les ouvres
Tu m'investis entièrement
Tu t'es faite allégresse au-delà de la joie, détresse au-delà de la douleur, et même vive joie au coeur ardent de la détresse
Tu t'inscris dans le filigrane de tous mes mots, dasn le souffle de tous mes silences, dans l'éclat de rire de toutes mes délivrances
Tu m'habites
Tu ne m'as pas quitté
Tu ne me quittes pas
Tu es là
Désormais

et je questionne
oui
je ne cesserai pas de questionnner
la terre
d'une voix sèche comme la terre elle-même
qui ne me restitue que réponse de cendres
sous les herbes de mars

Faciles sont mes larmes
(indignes de cet être que nous pleurons)

T'aimer n'est plus me retourner
vers les avenues vaines du souvenir
seul à présent parmi d'autres jours éclatés
mais me nourrir - le dépassant - de ce qui fut
demeure de l'été que j'habite en ton nom
pour que survive
le partage du pain de la lampe et des armes
et qu'encore me guident
ces traces de clarté que tu laisses en moi

Désormais je ne te chercherai plsu nulle part
et je ne te trouverai plus
ailleurs que
partout
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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 06:18
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaîment l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides,
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins!

Celui dont les pensées, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
Qui plane sur la vie et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

Charles Baudelaire
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17 novembre 2005 4 17 /11 /novembre /2005 14:33

Ton souvenir surgit de la nuit où je suis.
La rivière à la mer noue sa plainte obstinée.


Abandonné comme les quais dans le matin.
C'est l'heure de partir, ô toi l'abandonné !


Des corolles tombant, pluie froide sur mon coeur.
Ô sentine de décombres, grotte féroce au naufragé !


En toi se sont accumulés avec les guerres les envols.
Les oiseaux de mon chant de toi prirent essor.


Tu as tout englouti, comme fait le lointain.
Comme la mer, comme le temps. Et tout en toi fut un naufrage !


De l'assaut, du baiser c'était l'heure joyeuse.
lueur de la stupeur qui brûlait comme un phare.


Anxiété de pilote et furie de plongeur aveugle,
trouble ivresse d'amour, tout en toi fut naufrage !


Mon âme ailée, blessée, dans l'enfance de brume.
Explorateur perdu, tout en toi fut naufrage !


Tu enlaças la douleur, tu t'accrochas au désir.
La tristesse te renversa et tout en toi fut un naufrage !


Mais j'ai fait reculer la muraille de l'ombre,
j'ai marché au-delà du désir et de l'acte.


Ô ma chair, chair de la femme aimée, de la femme perdue,
je t'évoque et je fais de toi un chant à l'heure humide.


Tu reçus l'infinie tendresse comme un vase,
et l'oubli infini te brisa comme un vase.


Dans la noire, la noire solitude des îles,
c'est là, femme d'amour, que tes bras m'accueillirent.


C'était la soif, la faim, et toi tu fus le fruit.
C'était le deuil, les ruines et tu fus le miracle.


Femme, femme, comment as-tu pu m'enfermer
dans la croix de tes bras, la terre de ton âme.


Mon désir de toi fut le plus terrible et le plus court,
le plus désordonné, ivre, tendu, avide.


Cimetière de baisers, dans tes tombes survit le feu,
et becquetée d'oiseaux la grappe brûle encore.


Ô la bouche mordue, ô les membres baisés,
ô les dents affamées, ô les corps enlacés.


Furieux accouplement de l'espoir et l'effort
qui nous noua tous deux et nous désespéra.


La tendresse, son eau, sa farine légère.
Et le mot commencé à peine sur les lèvres.


Ce fut là le destin où allait mon désir,
où mon désir tomba, tout en toi fut naufrage !


Ô sentine de décombres, tout est retombé sur toi,
toute la douleur tu l'as dite et toute la douleur t'étouffe.


De tombe en tombe encore tu brûlas et chantas.
Debout comme un marin à la proue d'un navire.


Et tu as fleuri dans des chants, tu t'es brisé dans des courants.
Ô sentine de décombres, puits ouvert de l'amertume.


Plongeur aveugle et pâle, infortuné frondeur,
explorateur perdu, tout en toi fut naufrage !


C'est l'heure de partir, c'est l'heure dure et froide
que la nuit toujours fixe à la suite des heures.


La mer fait aux rochers sa ceinture de bruit.
Froide l'étoile monte et noir l'oiseau émigre.


Abandonné comme les quais dans le matin.
Et seule dans mes mains se tord l'ombre tremblante.


Oui, bien plus loin que tout. Combien plus loin que tout.


C'est l'heure de partir. Ô toi l'abandonné.

Pablo Neruda

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17 novembre 2005 4 17 /11 /novembre /2005 14:11
 
Elle se penche sur moi
Le coeur ignorant
Pour voir si je l'aime
Elle a confiance elle oublie
Sous les nuages de ses paupières
Sa tête s'endort dans mes mains
Où sommes-nous
Ensemble, inséparables
Vivants vivants
Vivant vivante
Et ma tête roule en ses rêves
Paul Eluard
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