Paris - le 23 Août 2009 - 14H00 - Quartier de l’Opéra
Après « Boulevard de la mort – un film Grind House », Quentin Tarantino réalise
« Inglourious Basterds », tiré d’une bande dessinée. Le brio du réalisateur réside dans le pari fou de mettre à sa sauce les événements de la seconde guerre mondiale allant jusqu’à se
payer le luxe de réécrire l’Histoire en faisant mourir Adolf Hitler dans un attentat improvisé. L’idée est culottée et la réalisation ambitieuse.
Pourtant, malgré une entrée en matière savoureuse extrêmement maîtrisée, le film demeure inégal. La
faute en incombe-t-elle à un manque de rythme ? A un défaut d’action ? Ou bien encore à un casting bancal ? A moins que ce ne soient ces fameux « bâtards » qui semblent
n’être qu’un prétexte dans ce scénario où les personnages semblent tous plus ou moins perdus ?
Il n’en demeure pas moins qu’on retrouve nombre d’ingrédients qui ont su faire le succès des films de
Quentin Tarantino : dialogues incisifs et circonvolutifs, références multiples au 7ème Art, bande originale mémorable …
Pourtant, la sauce ne prend pas. Film bavard s’il en est, « Inglourious Basterds » manque
parfois de cohérence notamment en ce qui concerne les scènes entre Mélanie Laurent, qui n’a véritablement pas l’envergure suffisante pour incarner un personnage tarantinesque, et Jacky Ido,
transparent et dénué d’émotions. Difficile de croire et d’adhérer à leur histoire d’amour et aux liens qui les unissent dans cette soif de vengeance. Du coup, les scènes françaises en pâtissent
cruellement relâchant l’attention du spectateur et l’intérêt de l’intrigue.
Par contre, Diane Kruger, charismatique à souhait, est impeccable dans le rôle de l’actrice allemande
et agent secret. Tout comme le fameux Christoph Waltz, primé au dernier Festival de Cannes (Prix d’interprétation Masculine), véritable révélation de ce film, l’acteur autrichien, jusque-là
inconnu, crève l’écran par son jeu tout en nuance et subtilité.
Malgré les nombreuses insuffisances de « Inglourious Basterds », il nous reste en mémoire
quelques scènes : la scène d’ouverture, celle de la cave ou encore celle dans le hall du cinéma avec les « faux » italiens.
Mais, on ne peut s’empêcher de rester sur notre faim tant le projet paraissait
prometteur.
Paris, le 24 Août 2009