Hier, retardant les battements de mon cœur, je te regardais, crédule, blessée par tant d’indifférence, attendant un signe de ta part qui m’aurait indiqué une parcelle d’intérêt dans l’existence de ta vie si mouvementée qu’elle ne laissait place à aucune forme d’amour quel qu’il fût.
Pourtant, guidée par la violence des sentiments d’un premier amour, je décidai de me jeter à corps perdu dans ce combat inéquitable. J’avais espoir. Ma sincérité, ma spontanéité étaient autant d’atouts contre ton égocentrisme, ta désinvolture destructive.
Et puis, mes excès, ma tyrannie, mes colères étaient devenus le miroir de mes tourments, de mon mal-être que tu avais su si bien exacerber. J’étais devenue une autre.
Moi, d’ordinaire si douce, si posée, brusquement j’adoptai des attitudes préfabriquées, passant de la joie la plus démonstratrice à la peine la plus dévastatrice, bâtissant des projets, les piétinant la seconde d’après.
Voilà ce que tu as fait de moi, voilà ce que j’ai bien voulu devenir pour toi au nom de mon amour.
Aujourd’hui, je ris, oui, je pleure !
Mon amour pour toi s’est infiltré dans mes veines comme un poison et je meure à petit feu.