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C'est avec beaucoup de bonheur que je vous ouvre les portes de mon jardin secret. J'espère que vous aurez grand plaisir à vous y perdre et à partager l'amour des mots et celui de la poésie.

Je vous souhaite un bon voyage !

Vanessa

A méditer ...

  La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent.

Albert Camus

11 novembre 2005 5 11 /11 /novembre /2005 00:00

Je suis un petit garçon. Je me réveille, ouvre les yeux et découvre avec étonnement un champ de tournesols. Je frotte mes yeux, non, je ne rêve pas. Le ciel est bleu, la journée me parait prometteuse. Je tourne un peu plus la tête et découvre à mes pieds un adorable chaton. Mais que fait-il à mordiller la ficelle de mes chaussures ? Serait-il espiègle ? Je crois qu’il a envie de jouer avec moi. J’attrape une boulette de terre et la jette au loin. En un éclair, le chaton accélère et court à la recherche de son nouveau jouet. Je guette son retour mais rien ne se passe. Inquiet, j’avance maladroitement au travers des tournesols. Ils me fouettent le visage mais je n’en tiens pas compte. Pris d’une folle tendresse pour ce matou, je marche de plus en plus vite. Je dois le retrouver. Je suis attiré par les miaulements de mon nouveau compagnon de jeu. Ses appels me mènent au bord d’un chemin en pente. Je m’engouffre et atterris bientôt dans les profondeurs d’une cave. Le souterrain m’engloutit. Plongé dans les ténèbres, je tâtonne et me guide au son de ces petits cris. Je trébuche et hurle de douleur. Un crochet vient se planter dans mon talon d’Achille. Je saigne abondamment. Je me relève bien décidé à remplir ma mission. Je boitille et continue à progresser. Tout à coup, je me heurte à un corps. Il bouge et s’agrippe à ma jambe. Je me dégage violemment de son étreinte et tends davantage l’oreille. Non, je ne rêve pas, je perçois nettement mon chaton. Je m’accroupis. Je le vois. Pris dans les pales d’un ventilateur, le voilà prisonnier de cette infernale machine. Je me précipite pour voler à son secours mais une main m’en empêche. Le corps est désormais debout. Il me terrasse de toute sa grandeur. Il me regarde droit dans les yeux, ouvre une boîte à chaussure, en sort une gigantesque paire de ciseaux et me la tend. 

 

Dégoulinant de sueur, je me réveille. Je passe ma main sur mon corps, je suis bien une petite fille.

Paris, le 16 Septembre 2005

 

 

 

 

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