Paris - le 25 Août 2006 – 18H50 – Quartier de Saint-Lazare
Réalisation convenue, compréhension confuse de l’intrigue historique, psychologie et motivations des personnages minimalistes sont les ingrédients de cette reconstitution autour du thème de la liberté.
Pourtant, Ken Loach revient au-devant de la scène avec un sujet fort, celui de la liberté et de l’engagement. Mais au fond, difficile de s’approcher de la vérité et de toucher du doigt l’essence même du message tant le résultat est hybride.
Il est vrai que pour des non avertis, le traitement historique est quelque peu confus. Les rares repères historiques ne nous permettent pas de nous affranchir de cette histoire et nous font malheureusement décrocher petit à petit de cette intrigue dans l’Histoire.
Mais plus cruel encore est le manque de souffle qui ne parvient pas à se dégager de cet engagement que l’on s’imagine sien. Ce militantisme propre et cher à Ken Loach fait soudainement pâle figure.
Habitués à plus de mordant, on peut également déplorer le manque patent de subtilité dans son approche scénaristique. En bref, « Le vent se lève » laisse un goût amer qu’un petit supplément d’âme aurait pu faire basculer pour faire de ce film, un film du même acabit que « Just a kiss » ou bien encore « Sweet Sixteen ».
En somme, le jury du Festival de Cannes a souhaité avant tout couronner l’œuvre d’un grand cinéaste plutôt que de saluer le fruit artistique de « Le vent se lève ». Ce film aurait tout aussi bien pu être réalisé par n’importe quel autre réalisateur. Difficile, en effet, d’y retrouver la patte de Ken Loach !
Paris, le 15 Septembre 2006