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C'est avec beaucoup de bonheur que je vous ouvre les portes de mon jardin secret. J'espère que vous aurez grand plaisir à vous y perdre et à partager l'amour des mots et celui de la poésie.

Je vous souhaite un bon voyage !

Vanessa

A méditer ...

  La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent.

Albert Camus

19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 21:00

priereamafille

L'éclair d'un instant, le voile noir s'est levé

Jeu de lumière ou prodige de l'amour ?

Un sourire doux-amer s'est dessiné sur ton visage

Révélant, à jamais, le plus beau des serments

Celui de te chérir et de te voir grandir

Faisant de chaque jour un miracle de la vie

 

Cruels émois que l'attachement d'une mère

Face à ce fragile nouveau-né, enfant de Dieu

Empli de grâce et de mystère

Fruit de l'horrible plaisir d'aimer

 

Paralysant et débordant

Effroyable élan de tendresse

Entre les flammes glacées de l'amour

Et l'affolant bonheur d'aimer

Le coeur oscille et déborde de tout et de rien

 

De cet amour brûlant

En faire une délicate armure

Défiant la vie et la mort

En honorant la vie qui est en toi

 

Aimer au-delà de tout

Souffrir dans sa chair

Et combattre la douce violence des sentiments

Pour goûter jusqu'à plus soif à l'amour

Le véritable et le plus pur des sentiments

Celui d'une mère pour son enfant

 

Et transformer ce "je" futile et égotiste en un tout signifiant

Empli d'espoir, de rires et de promesses

Et dans le silence assourdissant de mes prières

Voir briller dans tes yeux les étoiles de la vie et de la joie

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 18:15

tounesol

Je veux une vie en forme de soleil

Et voir briller la lumière dans tes yeux

 

Je veux une vie en forme de fleur

Et sentir, à ton réveil, l'odeur de lait, dans le creux de ton cou

 

Je veux une vie en forme de rivière

Et retenir d'un baiser les larmes que tu verseras

 

Je veux une vie en forme de puits

Pour contenir ton chagrin à l'age où les petites filles deviennent des femmes

 

Je veux une vie en forme d'accent circonflexe

Pour que tu n'oublies jamais qu'il existe toujours une raison de rire

 

Je veux une vie en forme de panache

Pour que tu fasses de tes rêves une réalité

 

Je veux une vie en forme de nez de clown

Pour que toujours retentisse ton rire cristallin

Et que tu continues à enchanter nos coeurs

 

Je veux une vie en forme de coeur, mon helianthus

Pour que tu sentes au plus profond de toi

Tout l'amour que j'ai pour ma merveilleuse fille, Chérie

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 07:07

christine

La mort t'a foudroyée

Emportant ton rire loin des sonorités que tu aimais tant

La mort a croisé ta route

Balayant la lumière qui brillait au fond de tes yeux bleus

La mort ne t'a fait aucun cadeau

Mettant un coup d'arrêt à tes rêves

La mort t'a emportée

Spoliant tes amis et ta famille de ta joie de vivre

La mort a le plus hideux des visages

Surtout lorsqu'elle fauche la jeunesse de ceux que nous avons tant aimés

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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 11:48

lutin

Dans cette fournaise de fin d'été

Ni fous rires foudroyants

Ni petites foulées cadencées

De mon inénarrable et loufoque chipie

Ne pouvait réfréner ma fougueuse et foudroyante rage

 

Foutaises, les fourbes échappatoires !

Enfouir la tête dans le fourre-tout du premier foutraque venu

Fouiller dans le fourbi de la mamie revêche

Fourmiller de mille et une idées loufoques

Exécuter avec la plus folle des insolences les bêtises les plus fantaisistes

Tout me plongeait dans le doute le plus fou

 

Me serais-je fourvoyer depuis toutes ces années ?

Elever un mouflet et en faire un adulte heureux et responsable

Rien de fantasque et pourtant

Aurais-je raté un palier ?

 

Un coup de d'oeil en coin pour m'assurer que tout va bien

Le désordre règne, les critiques fusent, les regards assassins me fustigent

Mon coeur est lourd tandis que mon soleil foufou rit aux éclats

Ma louloute s'élance, me tend les mains et m'enserre d'un gros câlin

 

Soufflée par tant d'espièglerie et de joie de vivre

Les foudres de ma colère fondent en un éclair

Foutue pour foutue, je craque et ne peux contenir mes zygomatiques fourmillants

Au diable les regards désapprobateurs !

Laissons libre cours aux moult et formidables petits bonheurs de la vie !

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11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 18:01

soleil

Entre concentration et douleur

Fatigue extrême et fébrile excitation

Les heures s'emballent, les pensées s'électrisent

Jusqu'à cet ultime et unique instant

 

Paupières closes

Coeur battant

Je t'appelle de toutes mes forces

Je t'attends .. depuis des mois

Je n'ose espérer de peur de te perdre

 

Mais, cette nuit magique est la nôtre

Les premiers signes de ton impatience ne me trompent pas

L'instant de vérité : à un pas de nous

 

Tu joues avec mes émotions sans dessus dessous

Les heures s'égrènent

Lentement

Pleinement

Une énergie insoupçonnée

Je tremble des pieds à la tête

Quelques forces encore

La bataille est âpre

Notre rencontre imminente

La victoire éclatante

 

Dix-sept heures vingt-quatre

Le temps s'arrête

Tes cheveux noirs se pose sur ma peau

Une liqueur sucrée salée roule sur mes joues

Je suis ivre d'amour et de joie

 

Je suis mère pour la première fois

Le souvenir amer de mes peines se brise sur l'écho de ta voix

Tu es là et rien d'autre n'a d'importance

Le souffle de ta vie est le rocher le plus puissant

Aujourd'hui, demain et les jours à venir ne seront plus jamais les mêmes

Ton sourire inonde de lumière la beauté du monde

Le soleil a léché le sel de mes larmes

Et je t'aime de toute mon âme

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 22:41

atlas

En cette nuit glaciale de Janvier 2011, après des mois d'errance, je veux croire, plus que toute autre chose au monde, qu'une vie m'attend de l'autre côté du détroit.

Je fixe les lumières de la ville et me raccroche à ces mille et un points lumineux qui semblent danser devant mes yeux. Je suis arrivée au bout d'une longue et terrifiante traversée. Les immenses forêts de cèdres, les massifs montagneux, les déserts, les lacs et les océans sont loin. Ils appartiennent à un autre monde, une vie qui n'est plus la mienne. Cette flore luxuriante, si chère à mon coeur, est venue se dresser tel un rempart entre mon pays et moi. J'y ai laissé famille, amis et bien plus encore mais rien ni personne ne me ferait revenir sur mes pas.

 

En voyant se découper le rocher de Gibraltar, l'éclaircie, tant attendue, illumine mon visage éreinté de fatigue. Je retiens ma respiration. Je sais que jamais plus je ne serai la même. Je scrute intensément ce crépuscule qui voit naître en moi cette vie qui croit au-delà des interdits. Une lumière rouge-orangé nimbe la crête du rocher que seuls les ressacs viennent briser le silence ambiant. Je cherche à retenir cet instant, le plus important de ma jeune existence. A l'aube de ma vie, je le veux intact dans ma mémoire et y puiser à l'infini.

 

A treize ans, le destin s'est chargé de faire de l'enfant que j'étais, une femme en colère, déterminée à braver son père, au nom de l'amour qui me lie à Bashshar.

Aujourd'hui, je laisse éclater ce trop plein d'émotions si longtemps enfoui au plus profond de mon être. D'aussi loin que je me souvienne, il m'a fallu être brave et courageuse, sans jamais me plaindre. Aujourd'hui, toutes les femmes s'appellent Marie. Mon échappée est un acte militant. Ne jamais plier, repousser jour après jour mes limites, prendre mon destin en main, je l'ai fait.

Moi, Amaria, fille de Farouk, chef des Zayanis, de la tribu des berbères, originaire de la région de Khénifra, j'ai aimé plus que quiconque Bashshar. Au nom de notre passion, j'ai renoncé à mon pays, j'ai abandonné ma famille, et je ferai bien plus encore pour protéger le fruit de notre amour.

 

En regardant Gibraltar se profiler à l'horizon, je me souviens plus que jamais de ce que j'ai laissé derrière moi. J'ai la mémoire pleine des vallées profondes du Parc national de Tazekka, aux paysages creusés de gorges et de grottes dans lesquelles Bashshar m'entraînait. Les odeurs parfumées d'essence de cèdres et de thuyas ne cessaient d'embaumer nos âmes alors même que le souvenir des colères de mon père accompagnait chacun de mes pas.

 

Je connaissais les rivalités et les haines respectivement entretenues depuis des générations et des générations entre nos deux familles. Mon père, un homme de tempérament, avait toujours été très clair concernant mes fréquentations. Bashshar et les sauvages de son espèce pouvaient aller se faire pendre. Ils n'auraient pas sa fille !

Nos familles étaient en conflit depuis que des sources avaient été usurpées dans la région du Moyen Atlas par les ancêtres de Bashshar. Elevé dans le souvenir de cette infamie, mon père nourrissait une rage intérieure et la moindre allusion à nos rivaux faisait exploser le caractère volcanique de mon cher père.

 

Il savait qu'à la faveur de mes nombreuses escapades à la cascade d'Ouzoud, j'avais fait la connaissance de Bashshar. Jour après jour et malgré l'interdiction formelle de mon père, nous avions pris goût à nos retrouvailles dans cet Eden exceptionnel. Au fil des jours, nous avons appris à nous connaître et c'est en secret que nous dévalions les pentes s'étalant à perte de vue. Les forêts de cèdres, de caroubiers, de chênes verts et de genévriers couraient à l'infini tandis que nos jeux espiègles et badins s'épanouissaient dans cette nouvelle enceinte dédiée à nos amours naissantes. Bashshar, qui ne craignait rien ni personne, aimait à m'initier à la dendrologie, science des arbres qui lui avait été transmise par son bisaïeul. L'amour de la nature lui faisait prendre tous les risques et c'est au sud de Sefrou, sur les plateaux volcaniques dénudés que Bashshar n'hésitait pas à braver mon père en m'enseignant l'art de la pêche dans les petits lacs poissonneux aux eaux turquoises. Les truites arc-en-ciel scintillaient dans la lumière évanescente de ces paysages sauvages de montagnes et de hauts plateaux verdoyants. Comme nous nous sommes aimés !

 

Alors même que mon père me tenait sous étroite surveillance, l'amour qui m'unissait à Bashshar m'avait fait oublier toute prudence, la plus élémentaire des sagesses. L'impatience accrue qui m'animait ne pouvait tolérer aucune entrave à notre rituel. A la tombée de la nuit, après la confection des traditionnelles bouchiars que mon père affectionnait tant et du tahricht que nous préparions mes soeurs et moi pour le retour de chasse de la tribu, c'est en toute hâte que je me faufilais en dehors du camp.

 

Le journal d’un corps ne trompe pas et depuis quelques semaines, il devenait évident que l'arrondi de mes courbes souligner le fruit de notre amour. A l'idée de lui apporter la plus belle des nouvelles, mes jambes semblaient flotter au-dessus des airs. Brûlante d'impatience, je fendais les eaux plus vite qu'un jaguar. En arrivant sur les rives du lac Aguelmame Aziza, j'avais le souffle court d'avoir gravi les plaines et les lacs qui me séparaient de mon amant. Mais, je n'y pensais pas tant l'envie furieuse et lancinante d'enlacer Bashshar me tenaillait les tripes.

C'est en m'avançant vers le rivage que le ciel m'est tombé sur la tête. Le crâne ensanglanté de Bashshar baigné dans les eaux turquoises dans lesquelles nous avions eu jadis tant de joie à nous ébattre. Aujourd'hui, seules les bulles s'échappant de sa bouche me signalaient un semblant de vie. Mais, cet homme étendu sur les galets et dont le souffle s'affaiblissait, n'était déjà plus celui que j'avais connu. Mon père venait de me le prendre. Il venait de lui ôter la vie comme il m'avait ôté la mienne. Bashshar n'avait été rien de plus qu'un vulgaire lièvre que mon père aurait traqué et abattu lors de l'une de ses parties de chasse.

Dans un cri de bête, j'ai pris la tête de Bashshar. A ma bouche, je l'ai portée. Je pouvais sentir la fugacité de son haleine. Son sang se mêlait à mes larmes brouillant mes yeux endoloris. Plus je le serrais dans mes bras plus je suffoquais de ne pouvoir retenir le souffle de sa vie. Je crois qu'à cet instant, je suis devenue folle. Avant qu'il ne rende ses dernières armes et que je sombre dans une terrible léthargie, j'ai posé sa main sur mon ventre. Dans un ultime sourire, il m'a dit : "Sauve-le !".

 

A mon réveil, mon unique tourment était d'honorer le voeu de Bashshar. A la mort de mon amant, mon père, croyant que le sujet était clos, a cru bon de relâcher la pression. C'était sans compter sur ma haine patricide et ma pugnacité à défendre coûte que coûte l'enfant de l'amour que je portais en moi.

 

C'est donc tout naturellement vers Iness, la soeur chérie de Bashshar que je me suis tournée. Ensemble et avec l'aide contacts essentiels, nous avons mis sur pied mon évasion. Avec patience, feintes et sourires, nous avons organisé dans les moindres détails mon périple qui me mènerait aux portes de Gibraltar. Mon père, si crâne, n'y a vu que du feu tandis que ma mère et mes frères m'imaginaient résignée.

 

Trente-six jours après l'assassinat de Bashshar, c'est sans un regard derrière moi, que j'ai pris la route avec pour seul bagage, l'enfant que je portais, cet enfant que chérissais comme j'avais chéri Bashshar. A travers lui, notre amour bravait la mort. La vie avait été plus forte que la haine et la violence de nos familles. Moi, Amaria, face au détroit de Gibraltar, j'étais encore là, debout, scrutant avec force et détermination cet horizon qui était comme un baume sur mes plaies ouvertes.

 

Face à l'océan, après des mois d'espoirs, de peurs et d'attente, les merveilles de ce monde ne sont plus qu'à quelques encablures. Et c'est ensemble, Amy, ma fille, que nous allons honorer la vie que Dieu nous a donnée.

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 15:47

princesse.jpg

Princesse au sourire d’ange, ton rire emplit nos cœurs

Et donne à nos vies mille et une couleurs

La vie chante, elle abonde, au rythme de tes joies

Seconde après seconde, pas après pas

 

Tu t’élances, curieuse, tu as soif de jeu

Tu m’émerveilles chaque jour par ton visage heureux

La vie est jeu, rire, elle est multicolore

Grâce à toi, ma Princesse, elle est bien plus encore

 

Princesse au regard tendre, tu as posé tes yeux

Sur mon cœur qui, dès lors, est devenu joyeux

Il est à toi ma fille pour l’Eternité

T’aimer me rend plus forte, grâce à toi je le sais

Je suis devenue femme, mère d’un adorable bébé

 

Sarah-Lou, ma fille

Tu es ma Princesse

Sarah-Lou, mon Amour

Tu es ma Lumière

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 19:33

ami-fidele

Ami fidèle,

Ton humour grinçant

Ne pouvait cacher la douceur de ton regard

Ta pudeur ne s'embarrassait pas d'effusion en tous genres

Et pourtant, droit dans tes bottes

Tu avais à coeur d'être présents pour ta famille et tes amis

 

Ami fidèle,

Tu aimais les choses de la vie

Sans pourtant vouloir croire en elle

Casquette vissée sur ta chevelure blanche

Rien ne t'échappait

Et nul ne pouvait résister

A tes bons mots et à ces yeux qui ne cessaient de friser

 

Aujourd'hui, Ami fidèle,

Une lumière s'est éteinte

Nous plongeant dans les ténèbres

Ami fidèle,

Tu es parti à tout jamais

Déposant tes armes sans un bruit

Sans trompette ni tambour

La mort t'a irrémédiablement emporté

 

Ami fidèle,

Nous n'étions pas là

Pour te tenir la main

Et te dire tout l'amour que nous avons pour toi

Nous nous y attentions si peu

Croyant toujours à l'impossible

 

Aujourd'hui, Ami fidèle,

Tu as tiré ta révérence en toute discrétion

C'est avec douleur et chagrin

Que nous te pleurons

Mais c'est avec amour et espoir

Que nous continuerons à penser à toi

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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 11:32

fillette

Arrêter de souffler de la cornemuse dans les oreilles de Mamy Nini afin qu'elle cesse, une bonne fois pour toutes, de me faire répéter tout ce que je dis.

 

Offrir à Mamy Nini des monceaux de chocolat à chacune de mes visites et ne plus avoir l'embarras de lui faire à manger matin, midi et soir passant ainsi pour la plus gentille des petites filles.

 

Rétablir le volume du téléphone de Mamy Nini et cesser de la faire passer pour une grand-mère gâteuse et sourde comme un pot.

 

Arrêter de raconter des craques à Mamy Nini et de lui dire que son carrosse l'attend alors que je lui fais traverser les rues du village dans une brouette tous les Dimanches pour l'amener jusqu'à l'église sous le regard des paroissiens éberlués.

 

Remonter l'horloge de Mamy Nini afin qu'elle ne confonde plus le jour de la nuit.

 

Arrêter de huiler les queues des casseroles de Mamy Nini et de faire croire à l'ensemble de la famille que grand-mère est une maladroite invétérée.

 

Ne plus dévaler les pentes du village à vélo avec le chat de Mamy Nini, tétanisé sur le porte-bagages, les poils dressés sur la tête.

 

Arrêter d'enduire de savon le fond de la baignoire de Mamy Nini et ne plus jamais la voir danser la gigue dans sa salle de bains.

 

Ne plus ramasser les marginaux de la région et leur dire que la maison de Mamy Nini leur est grande ouverte et qu’accueillir son prochain est sa devise.

 

Laisser le marteau de Mamy Nini dans la boîte à outils et arrêter de faire des trous dans son jardin arguant que je suis une artiste en herbe.

 

Arrêter de prendre en otage les médicaments de Mamy Nini et d'organiser une immense chasse aux trésors dans son jardin en la faisant crapahuter jusqu'à l'aube afin qu'elle puisse prendre son traitement avant la tombée de la nuit.

 

Remonter l'échelle du temps et dire à Mamy Nini, du haut de mes six ans, tout l'amour que j'avais pour elle.

 

Paris, le 31 Août 2011

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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 19:37

pleurs

Quelque chose vient de se fissurer dans les arcanes de mon cerveau. Un bruit sourd. Quelques secondes de silence ... et des hurlements. Deux, trois minutes ont suffi. Fatigue, inattention, épuisement, manque de discernement, la liste des excuses peut, si on s'en donne la peine, être longue mais rien ne peut pardonner ce que je viens de faire.

 

Mettre la vie de mon enfant en danger est impardonnable. L'émergence du sentiment de culpabilité a surgi immédiatement. Et cette culpabilité ne vous enrobe pas sommairement, non, elle vous ronge et vous enferre. Pire, elle me tenaille les tripes, me serre la gorge et me broie le coeur. C'est une véritable poigne de fer qui m'enserre et m'étreint. Acculée dans mes moindres retranchements, je me sens vaciller, prête à perdre pied. La peur rôde. Le temps s'est arrêté. La pluie me fouette le visage. Je lève les yeux vers le ciel. Les gouttes semblent suspendues à l'éternité. Ma tête est lourde. Elle pèse des tonnes. J'ai toutes les peines du monde à poser un pied devant l'autre. Mes jambes semblent paralysées. Et pourtant, il faut que je continue à avancer. Je dois m'interposer entre elle et lui. Il faut que j'agisse avant qu'il ne soit trop tard. Mais les cris se fracassent dans ma tête. Ils me déchirent le coeur. Je hoquette. Ma vue se brouille. Est-ce la pluie qui bat ma figure ou bien mes larmes qui mouillent mon visage ? L'eau a le goût de sel. Un goût que je n'oublierai jamais ...

 

Mille et une questions, une foultitude de reproches se bousculent dans ma tête. Pleurer sur son sort. Rien de bien glorieux ni de bien constructif. Les muscles raidis, les mâchoires serrées, le coeur vibrant, les mains moites, les yeux exorbités, les oreilles tendues, je ne peux m'empêcher d'y penser ...

Le fil des événements se déroule sous mes yeux. Je revois Marie approcher la main de la tête du Rottweiler. Je cours, les bras tendus vers elle. Aucun son ne semble vouloir sortir de ma bouche déformée par l'horreur de la scène. J'ai l'impression de vivre l'inéluctable au ralenti, d'être spectatrice de mon propre malheur. Je suis impuissante. Le destin est en marche. Rien ne peut l'arrêter.

Le chien tire sur sa laisse. L'homme hurle sur l'animal. Il bondit de plus belle. La bête continue à tirer encore plus fort. Sa force est telle que ses pattes avant sont à la verticale. Je suis à quelques mètres de Marie. Je les regarde. La lumière du soleil m'aveugle. La chaleur est mortelle, l'atmosphère irrespirable et l'air si pesant. Mais, je le vois. Dressé sur ses pattes, le Rottweiler est maintenant plus grand que ma petite Marie. Plus que quelques centimètres les séparent. Elle continue à courir vers lui. Je l'entends rire, de ce rire que j'aime tant et qui me fait oublier tous mes soucis. Un rire enfantin, joyeux et insouciant, celui de ma fille, celui de Marie.

La gueule du chien s'ouvre. Je ne vois que ce gouffre noir et béant et ma fille, jeune, fragile si confiante. Inexorablement, elle se rapproche du danger. Il va être trop tard. Je suis encore trop loin. Je ne vais pas pouvoir la sauver. Mais quelle mère suis-je pour laisser ma fille sans surveillance ? Quelle adulte suis-je pour risquer la vie de mon enfant ? La chair de ma chair. Ai-je encore une légitimité ?

 

Et soudain, l'impensable arrive. Un éclair déchire le ciel. L'orage gronde. Les nuages roulent et s'amoncellent. Un roulement fracassant brise la quiétude d'un après-midi d'été et le tonnerre embrase l'immensité. Une pluie diluvienne s'abat sur les chaussées repoussant tout sur son passage. Le ciel est noir. Mes larmes sont balayées par les bourrasques de pluie. Un sourire radieux redessine mes lèvres. Apeuré, le Rottweiler a pris la fuite tandis que Marie fait tournoyer sous la pluie sa jolie robe blanche.

Je lève les yeux au ciel. Je souris. Mon coeur bat plus fort que jamais. Je souris à la vie et je dis : "Merci !".

 

Le temps aura beau faire, la douleur fut lancinante, le souvenir loin d'être aseptisé est brûlant. Alors, plus question de croupir dans le marasme, une étincelle a jailli. Je sais qu'aujourd'hui j'ai eu de la chance. Fini le temps où je jouais sur le registre de la fatalité. Désormais, mes nouvelles amies et confidentes seront la vigilance et la prudence afin que des milliers de paillettes puissent continuer à briller dans les yeux de Marie, ma fille, mon enfant chérie. Et que Dieu soit avec nous, le plus longtemps possible !

 

Paris, le 30 Août 2011

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